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Graaf de Ferraris was artilleriegeneraal in dienst van Oostenrijk en cartograaf. Hij leidde de opname en de uitvoering (1771-1778) van de Kabinetskaart van de Oostenrijkse Nederlanden op schaal 1:11520 bestaande uit 275 handschriftbladen in kleuren met twaalf delen commentaar in handschrift.
Er zijn drie exemplaren: te Wenen (Kriegsarchiv), te Delft (Topografische Dienst) en te Brussel in de Koninklijke Bibliotheek van België.
Dit is de eerste topografische kaart van geheel België.
Het gebied met als voornaamste stad Eeklo, met Waarschoot, Sleidinge, Lembeke… draagt het kaartnummer P3.
Van de bijbehorende handgeschreven toelichting in het Frans van de kaart P3 volgt een integrale transcriptie met waar nodig de aanpassing van de schrijfwijze naar het hedendaagse Frans.
De schrijfwijze van de plaatsnamen werd echter overgenomen zoals in de oorspronkelijke tekst : Eecloo, Tlyken (het Leiken), Caue Ceuken (Koude Keuken), Balverhoucke (Balgerhoeke),…
De toelichting is vooral interessant omdat het, naast enkele gegevens over het landschap, de landbouw en de veeteelt, vooral belang hecht aan de waterlopen en de beschikbare bruggen, de bosrijke delen,… die van belang zijn voor militaire operaties en (winter-) kantonnementen.
Deze "Mémoire" eindigt trouwens met een advies dat bedoeld is voor de legerleiding.
Bij het lezen van dit "militair" document, stelt men vast dat het niet te verwonderen is dat de streek Eeklo, Waarschoot, Sleidinge tijdens de vorige eeuwen zeer zwaar te lijden had onder de voortdurende bezetting door vreemde troepen.
Opgetekend in de Koninklijke Biliotheek Brussel door Yves De Baets – Erekolonel - Mei 2001.
Yves
De Baets
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Cette feuille représente une partie de la Flandre sous les noms de Franc de Bruges et de Burgraviat de Gand. Eecloo en est l'endroit principal.
Elle joint par son côté Occidental, l'oriental de la feuille D3, et par son méridional, le septentrional de la feuille G6.
Eecloo est une petite ville, au Comté de Flandre, située sur un terrain uni. On ne lui connaît rien de remarquable que son commerce de toiles.
Le territoire, à l'exception d'une petite montagne, est très plat, mais extraordinairement coupé de haies, d'avenues et couvert çà et là de plants d'arbres, et de bois fort épais; d'où il résulte qu'on ne rencontre que des plaines de très petite étendue. Elles sont particulièrement sur les bruyères et les prairies. Il s'ensuit de là que ces différents objets qui y bornent la vue de tous côtés, retarderaient indubitablement une traverse accélérée. On ne pourrait surmonter cette difficulté qu'après bien des peines et des travaux.
La montagne sur le sommet de laquelle est situé le village Somerghem, est d'une pente très douce et accessible de tous côtés.
…Il y a sur cette feuille 22 moulins à vent pour moudre les grains.
…Outre le produit de la culture des terres que les habitants de cette contrée s'efforcent de porter à la plus grande valeur possible, par les peines continuelles qu'ils se donnent, ils ont de plus celui du bétail, dont le profit est très considérable, tant par le laitage qu'ils en retirent, que par la vente de celui qu'ils engraissent, et c'est ce qui fait aussi leur commerce dominant.
Quant au sol qui est sablonneux, il est très propre à la production de toutes sortes des grains, ainsi qu'à la croissance des bois, dont il se fait annuellement une coupe considérable, tant pour le chauffage, que pour la charpente. Les chemins y sont bons et praticables en tout temps. Les terres arables y donnent beaucoup, de seigle, assez de froment, du sarrasin, du trèfle, des pommes de terre et peu d'avoine. On y cultive aussi du lin, de la meilleure espèce.
Les bois touffus qui y sont communs et d'une assez grande étendu sont mêlés de haut moyenne et basse futaie. Il y croît beaucoup de chêne, de hêtre, d'orme et de noisetier.
Les prairies, dont la plus part sont souvent inondées, produisent du bon foin, mais en petite quantité.
Toutes les bruyères qui se trouvent sur cette même feuille, sont de nature à pouvoir être cultivées, puisque le sol en est précisément le même que celui du terrain qui les avoisine.
La rivière de Live ou Lieve, qui entre au Sud passe dans les hameaux Leeghe voorde, Ronsele Straete, Leycant, Raverschoot et sort au nord, de même que le bras qui fait partie de cette rivière et aboutit au sud de la ville d'Eecloo, est large de 3 à 4 toises, pour 5, 6 et 7 pieds de profondeur, dont 2 et 3 d'eau en Eté. Elle est sujette à déborder en hiver. Elle coule sur un lit partie bourbeux et partie sablonneux, dont les bords sont perpendiculaires. Elle ne porte que de petits bateaux. On la passe sur des ponts de maçonnerie aux hameaux Het Heecxken, Leeghevoorde, Bekebrugge, Ronsele Straete, Leycant, Veldekenstraete et Raverschoot, ainsi que sur un pont de charpente au hameau Haut Wambuys, en nacelle près la jonction du bras. Ce dernier se passe aussi sur un pont de même construction, au sus de la ville d'Eecloo et sur deux de charpente au midi du hameau Haut Wambuys. Il est apparent que l'Ecluse qui se trouve entre les hameaux Westeyndeken et Balveroucke, sert à retenir les eaux de cette rivière à une certaine hauteur, pour la rendre plus navigable.
Le Ruisseau Braceklinck qui vient de la rivière Lieve, passe dans le hameau Wittemoer et sort à l'est de cette feuille, est large depuis le hameau Wittemoer jusqu'à sa sortie, de 12 pieds, pour 4 à 5 de profondeur. Il est à sec en été, mais se rempli en hiver, qu'il déborde quelques fois. Il est aussi navigable avec de petits bateaux. On le passe sur des ponts de maçonnerie au nord du hameau de Keere, dans celui de Oostmoer à trois endroits, à l'ouest et dans le hameau Arisdonck, sur deux au midi de Wittemoer, dans le hameau Schroenhouck, à l'ouest de celui de Hoyweghe et dans un autre nommé T'Syngel.
Les grands fossés représentés ces cantons, ont les mêmes proportions que le ruisseau dont on vient de parler. Celui qui est situé près le village Sleydinge, et à sa jonction avec ce dernier courant se traverse sur un pont de maçonnerie au nord du hameau Kesselaere straete.
Le Tlyken est un ancien canal qui communiquait autre fois du bras de la Lieve à Anvers. Il commence au sud de la ville d'Eecloo, et passe dans le hameau Caue Ceuken, où il perd son nom pour sortir à l'est. Sa largeur n'est d'abord que de 8 à 9 pieds, pour 5 à 6 de profondeur; mais à mesure qu'il s'éloigne du hameau, sa largeur augmente jusqu'à 2 et demie et 3 toises, pour trois et quatre pieds d'eau en été; mais en hiver il est toujours rempli, et déborde même quelque fois. Il se passe sur des ponts en maçonnerie au sud du hameau Schaeperye, dans celui de Caue Ceuken, à l'ouest et au dessus du hameau De Vier Huysen, à l'Est et au nord-ouest de celui de Siegel straete et au nord du dit lieu, sur deux ponts de charpente pour les gens à pied seulement.
Le courant qui a son entrée au nord, passe dans le village Lembeke et le hameau Heyhoeck, pour le joindre avec le canal Tlyken est large de 8 à 9 pieds, pour 5 à 6 de profondeur, dont 2 à 3 d'eau. Ses bords sont de niveau à l'horizon et perpendiculaires à l'eau. On observera qu'en hiver, il est presque toujours rempli et qu'il cesse d'être navigable avec des barques. Dans le village Lembeke on le passe sur deux ponts de maçonnerie, l'un dans le village Lembeke et l'autre dans le hameau Heyhoeck, aussi sur un aqueduc de charpente au hameau Willemshoeck. Le ruisseau Waterganck qui entre et sort par le nord de cette feuille, a 7 à 8 pieds de largeur, pour 3 et 4 de profondeur. Il est souvent à sec pendant l'été en plusieurs endroits, et coule sur un lit sablonneux sans bords, cause des inondations qu'il produit en hiver ? On le passe sur 3 ponts de maçonnerie vers le hameau Wrauwomsstraete, et la cense Pachtgoed.
Tous les autres fossés , rigoles ou courants d'eau dont on n'a pas fait mention dans ce mémoire, sont peu considérables, et ne peuvent faire aucun obstacle à la traversée.
Ce canton, situé à peu de distance des canaux qui descendent de Gand à Bruges et au Sas de Gand, coupé de grands bois et des haies fort épaisses, présente partout des positions admirables, surtout pour les Corps d'Infanterie, qui à cause du grand nombre d'habitations y pourraient prendre des cantonnements bien ramassés, et s'y bien couvrir à la faveur des eaux et des obstacles innombrables dont le local est partout embarrassé.
Des différentes situations favorables aux campements, celles qui paraissent devoir mériter la préférence, sont :
1° le long des bords de la petite rivière nommée Lieve, qui couvrirait le front des lignes.
2° sur les campagnes d'Eecloo, de Lembeke et d'Oost Eecloo, la droite appuyée à la Lieve, le front à une certaine distance en arrière des bois et du petit canal dit t'Lyken qui coupe cette plaine par le hameau nommé Caue Ceuken.
3° sur le territoire de Waerschoot et de Sleidinge de Keure, les bois susdits en avant, en arrière le front, selon que le Camp devrait faire face au midi ou au nord.
La Cavalerie n'y trouverait pas de champs assez ouverts pour ses manœuvres .
Des Troupes y trouveraient de quoi subsister longtemps du crû même du Pays outre qu'elles auraient toutes les facilités désirables pour tirer leur nécessaire d'ailleurs par des canaux navigables et des chaussées bien entretenues.
Le terrain avoisinant la ville de Gand d'un côté, et le Sas de Gand, qui est aux Hollandais, de l'autre, l'une ou l'autre de ces villes selon l'exigence, pourrait servir aux Entrepôts de Munitions ou au moins à protéger les Magasins qu'on établirait en d'autres Postes.
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